Critique : La généalogie en vrai

Introduction

Ce vendredi à midi je pars avec mes listes de mariages, contrats notariès et autres généalogiqueries à découvrir, aux Archives Départementales de mon beau département. Je n’y suis pas si souvent que cela en ce moment, occupé à des tas de choses d’un côté et de l’autre … La généalogie dans le fauteuil quoi ! Agréable surprise, le bâtiment n’a pas bougé ! Non, cela ne fait pas si longtemps que j’y suis venu … Le bâtiment est toujours là, la plupart du personnel aussi, quelques têtes nouvelles et jeunes toutefois. Je m’enregistre, en évitant de demander une table, cela fait un peu restaurant … Je commande, là aussi cela fait un peu restaurant … La généalogie, ça se déguste non ? Bref, je commande quelques notaires, histoire de faire bien, et me dirige vers la salle des microfilms où je m’apprête à lancer un grand bonjour avant de m’apercevoir que la salle est vide ; je dis bonjour quand même, c’est un réflexe. Un grand nombre de lecteurs de microfilms sont « marqués » par une boîte de bobine, par un petit cahier, des papiers … On sent le généalogiste qui tient à son appareil, réserve sa place parce qu’il est allé déjeuner et veut retrouver tout intact, ça m’agace mais depuis le temps je m’y suis habitué et je me dis que dans quelques années je ferai peut-être pareil – euh non, je ne crois pas !

Je range tous les classeurs, vénérables instruments de recherche, éparpillés sur la table, relève les cotes dont j’ai besoin et commence à lire mes bobines ; je retourne à la table des recherches, note des cotes etc. L’heure passe, je suis en train de compulser un classeur lorsqu’arrive quelques personnes : pas un bonjour. Je me touche, je suis bien réel, vivant, debout devant eux, avec de la consistance, une présence quoi ! Non, non, rien de rien, ils n’ont pas du me voir, c’est la vieillesse, le refus des verres progressifs, ils ont du me confondre avec un des piliers …

Je retourne à mon appareil, quelques actes, une dizaine de photos plus tard, je vais boire un café. Au passage une petite discussion avec une personne que je connais bien, un échange sympathique et retour dans la salle aux microfilms. Je me ressers une tournée, ça marche bien cette après-midi. Arrive deux personnes qui semble avoir quelques difficultés à trouver leurs marques, ils me disent un petit bonjour, pour sûr ils doivent être nouveau dans le système, à moins qu’ils ne viennent d’une autre planète. Après un petit aller-retour à ma machine, une des deux personnes me demande un renseignement, fort gentiment, sur la manière de procéder, ce que je lui donne volontiers, et bien sûr, comme je brasse une grand partie de la généalogie gardoise (j’exagère, un peu quand même ?), je l’interroge sur ses recherches, qui s’avèrent porter sur la commune voisine de la mienne et pour laquelle j’ai quand même pas mal de données dans mes bécanes. On papote, on échange, on définit une recherche généalogique dans laquelle il est bon de se fixer des buts et d’éviter les chants de sirènes, je finis par interrompre la conversation, me connaissant ils n’auraient pas vu un film de l’après-midi. Mais toujours dans une optique que j’aime bien, ils me disent qu’ils ne sont pas pressés et que les choses se feront bien ! J’aime …

Je finis ma lecture de films, j’en ai encore des douzaines à voir, vais compulser mes registres de notaires, 50% de réussite, et me dirige vers la sortie.

Au passage une petite discussion sur la mise en ligne des AD, les futures activités des associations de généalogie qui feraient bien de se tourner vers la formation de leurs adhérents, et je traverse une troupe qui, au vu de l’allure générale, doit bien appartenir à un DU de généalogie que je connais bien ; je n’ai pas vu leur professeur, s’il se reconnait, bien le bonjour !

conclusion

Finalement, au-delà de cette généalogie communautariste et sclérosée qui sévit dans les câbles internet, le moment fut fort agréable, les échanges sympathiques et la présence fantômatique de chercheurs issus du siècle dernier a donné un caractère des plus rétro à ces moments.

La généalogie en « vrai » c’est quand même autre chose !

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